Accès Rapides

Vitrail et Eglise Saint-Martin de Cenon-sur-Vienne

Le vitrail Charles Martel vainqueur des Sarrasins est signé Francis Chigot, maître verrier réputé qui fonda sonatelier à Limoges en 1907.

L’art du vitrail connaît un renouveau de 1830 au début du XXe siècle et des ateliers se développent alors partout en France. 
S’inspirant des modèles médiévaux, les vitraux mettent en scène les grands personnages de l’histoire de l’Eglise.
L’iconographie religieuse s’enrichit aussi de thèmes émanant de l’histoire régionale, dans lesquels s’inscrit Charles Martel vainqueur des Sarrasins.

En 732, venu protéger Tours d’une invasion arabe, Charles Martel emprunte la voie romaine reliant la cité à Poitiers et passe la Vienne, peut-être à Cenon qui est un site privilégié de traversée durant tout le Haut Moyen Age. La rencontre entre les armées franque et sarrasine pourrait s’être déroulée à Moussais (commune de Vouneuil-sur-Vienne).

Durant la bataille, le chef Abd-al-Rahman est tué, ce qui provoque le repli de son armée. Selon la légende, son corps repose au lieu-dit La Fosse-de-l’Emir sur la commune de Cenon.

 La composition du vitrail tableau met l’accent sur les repères géographiques, les noms de la Vienne, du Clain et du village de Cenon apparaissent très clairement. La foule, présente sur la partie gauche de la verrière, n’est donc pas anonyme, il s’agit des habitants du lieu venus acclamer le chef franc.

Cette victoire des chrétiens sur les musulmans a connu un grand retentissement national. Elle place Charles Martel dans la lignée des mythes fondateurs de la Nation et, à l’instar de Clovis, Saint Louis ou Jeanne d’Arc canonisée en 1920, des grands défenseurs de I’Eglise.
Le vitrail de l’église Saint-Martin en témoigne plaçant, au premier plan, un prêtre devant lequel sont agenouillés deux Sarrasins vaincus et, au-dessus de la scène, l’archange revêtu de la tenue des croisés, qui brise l’étendard portant le croissant de l’islam. Mises en avant au lendemain de la Première Guerre mondiale, dans le prolongement de l’Union Sacrée, ces représentations scellent le ralliement de la France catholique à la République après les événements révolutionnaires et les lois de séparation de l’Eglise et de l’Etat de 1905.

 

 

Jusqu’à la Révolution, le prieuré Saint Romain de Châtellerault en nommait le curé.
L’édifice du XIIe siècle, composé d’une nef unique ouvrant sur une travée sous clocher suivie d’une abside circulaire, est agrandi, au XVIe siècle, d’une chapelle donnant sur la nef. Il est complètement restauré au début du XIXe siècle dans le style néoclassique selon un plan basilical.
Les baies en plein cintre sont élargies, la nef et la travée plafonnées en berceau et le chœur roman en demi-coupole.
A la fin du XIXe siècle, le clocher, menaçant ruine, est démonté et remplacé par un clocheton.


fleche-claire 1 - Vous entrez sous la tribune en bois construite au XIXe siècle pour pallier le manque de place. La nef, composée de trois travées, est couverte d’un berceau souligné par une corniche moulurée.
La lumière émane des baies ouvertes en plein cintre dans le mur nord. Les vitraux présentent des grisailles aux bordures très colorées. Dans la première travée, une grande arcade en arc brisé donne accès à une chapelle dédiée à la Vierge.
166644


fleche-claire 2 - Construite au XVIe siècle et fortement restaurée au XIXe siècle, cette chapelle est éclairée par deux baies dont l’une a conservé son remplage gothique flamboyant aux aspects de flammes.
Entre ces deux ouvertures, un petit autel est surmonté d’une statue de la Vierge placée dans le retable à niche néo-roman (fin XIXe début XXe siècle).
Ce dernier est orné de frises de losanges, de palmettes et de colonnes à chapiteaux historiés de visages tirant la langue ou engoulant des rinceaux de feuilles. Une voûte sur croisée d’ogives couvre la chapelle, ses nervures reposent sur des culots à denticules et fleurons.


fleche-claire 3 - Au-dessus de la tribune, le mur ouest est percé d’une grande baie en plein cintre dont le vitrail, daté de 1931, figure la victoire de Charles Martel sur les Sarrasins en 732. Il est encadré de deux tableaux de la Vierge : une Immaculée Conception où la Vierge est présentée descendant des cieux pour commencer sa vie terrestre selon l’Apocalypse de Saint-Jean : « un grand signe apparut dans le ciel, une femme vêtue de soleil, la lune sous les pieds » et une Vierge à l’Enfant inspirée des Madones du XVIIe siècle.
La Vierge, vêtue d’une robe rouge contrastant avec le bleu de son manteau, apparaît dans les cieux, assise sur un nuage.


fleche-claire 4 - Les murs de la nef portent seulement les stations du Chemin de Croix et, au-dessus, dans la seconde travée, un Christ dont la facture est plus ancienne que la croix qui le reçoit.
Peut-être provient-il d’une poutre de gloire qui était traditionnellement placée à l’entrée du choeur.


fleche-claire 5 - Deux autels retables assortis, en pierre peinte, sont placés de chaque côté de l’are donnant accès à la travée sous clocher. Leur niche creusée dans le mur est encadrée de colonnes, légèrement en relief, à fûts cannelés et à chapiteaux ioniques. Elles accueillent les statues de la Vierge portant l’Enfant (XIXe siècle) et de Sainte- Radegonde avec les attributs de la royauté, le sceptre et le manteau bleu fleurdelisé.

Ces autels datent de la campagne de travaux qui fit adopter le style néoclassique à l’ensemble de l’église. Lors de ces nouveaux aménagements, les murs du XIIe siècle plusieurs fois remaniés et les piliers massifs du clocher n’ont pas permis d’atteindre une stricte verticalité. C’est probablement pourquoi on observe le manque d’aplomb du mur nord de la nef et de l’arc, légèrement outrepassé, qui précède la travée sous clocher.


fleche-claire 6 - Vous accédez à la travée droite sous clocher par quatre marches. Le plafond en berceau est percé pour 1e passage des cordes des cloches. Deux petites baies romanes, aujourd’hui bouchées, abritent dans leur ébrasement, les statues de Saint-Antoine de Padoue et de Saint-Martin, patron de l’ancien prieuré de Cenon et toujours patron de Cenon sur Vienne.
C’est au début de cette travée, face à l’assemblée des paroissiens réunis dans la nef, qu’était placée la chaire à prêcher dans laquelle le prêtre prononçait le sermon.
Ce mobilier a disparu, comme dans beaucoup d’églises, au lendemain de la rénovation de la liturgie promulguée par le concile de Vatican II (1962-1965). Devant le chœur se trouve l’autel contemporain dont la table est supportée par deux colonnes.


fleche-claire 7 - Le choeur était à l’origine plus élevé que la travée sous clocher,  mise à niveau dans la seconde moitié du XXe siècle. II est simplement meublé de bancs, car tout comme la chaire, l’autel qui garnissait le fond de l’abside, a été supprimé au lendemain de Vatican II.
La baie axiale agrandie au XIXe siècle présente un Christ en Croix entouré de la Vierge et de Saint-Jean. Il provient de l’atelier tourangeau Lux Fournier fondé en 1874 qui fournit jusque vers 1930 de nombreuses églises dans le nord de la Vienne et des Deux-Sèvres.


fleche-claire 8 - L’église s’ouvre sous un portail dont l’arc est légèrement aplati en anse de panier. Le sommet du pignon surmonté d’une petite croix, porte la date de 1842, qui peut-être nous renseigne sur l’année où furent entrepris les travaux de restauration.


fleche-claire 9 - Le mur nord, épaulé de deux contreforts plats à larmier, est percé de trois hautes fenêtres en plein cintre.
Plusieurs fois remanié, il garde les traces d’anciens aménagements, ainsi vous pouvez retrouver l’emplacement d’un portail aujourd’hui muré dont les claveaux sont encore visibles sous le crépi. De même, une petite fenêtre bouchée apparaît sous la troisième baie.


fleche-claire 10 - Le chevet circulaire roman, en pierre de taille, est couronné d’une corniche à modillons simples et épaulé de contreforts plats dont l’un est pris dans la maçonnerie de 1a sacristie. Il s’appuie sur la tour du clocher qui a été considérablement rabaissée au XIXe siècle. Cette dernière est désormais couverte d’un petit clocheton en ardoise dont la base carrée ouverte d’abat-son est surmontée d’une flèche. Au sud, l’ancienne tour d’escalier du clocher a été conservée.

DSC_0209(800x535) DSC_0204(800x535) DSC_0179(800x535)